Digital Marketing

La France a-t-elle perdu la bataille du SEO ?

France vs Google : le match du référencement naturel
Les modèles économiques des acteurs du web sont-ils devenus otages de Google et consorts ? Les dernières évolutions dans l’algorithme du géant de la recherche en ligne tendent à renforcer sa position extrêmement dominante. Comment résister à ce rouleau compresseur qui impose sa loi ? En adoptant une communication plus « qualitative ». Explications.

Connaissez-vous l’histoire de Jérôme Paris ? Ce commerçant grenoblois spécialisé dans la vente de chaussures de hand-ball réalise 2/3 de son chiffre d’affaires en ligne. Pour capter de nouveaux clients, il s’est doté d’un site web dont il espère améliorer le référencement en achetant à Google jusqu’à 1 000 euros d’AdWords par mois, sans aucune garantie.  « Google que je ne connais pas, dont je ne croise jamais un commercial ni un représentant, a le droit de vie et de mort sur mon activité ! », s’insurge le commerçant.

Google pousse à la dépense

L’histoire montre non seulement que notre économie dépend désormais des géants d’internet mais également que la plupart des entreprises hexagonales sont démunies face aux problématiques du référencement naturel ou SEO (Search Engine Optimization). Certes, elles peuvent faire appel à des entreprises spécialisées dans ce domaine. Mais comment être sûr de trouver le bon prestataire ? Et surtout comment s’assurer que celui-ci saura faire évoluer ses services en fonction de l’apparition – souvent imprévisible et impénétrable – des nouveaux algorithmes du moteur de recherche mondial ? Dernière mauvaise nouvelle en date pour les référenceurs : Google a annoncé qu’il allait chiffrer (en mettant en oeuvre la technologie SSL, c’est-à-dire en mode « https ») toutes les requêtes des internautes, qu’ils soient connectés ou non à leur compte Google. Les mots clés saisis ne seront donc plus identifiables par les webmasters. Dans Google Analytics, ils apparaîtront comme « Not Provided ». Les mots clés achetés resteront eux apparents, ce qui fait dire à bon nombre de spécialistes que cette manœuvre n’a pour unique but que de pousser à la dépense en AdWords…

Prime à la qualité

Comment résister alors à l’hégémonie technologico-commerciale de l’ogre américain ? Il n’y a malheureusement pas de recette miracle. La solution réside sans doute dans un « mix » technologique et éditorial mêlant l’utilisation de balises titres, sites maps et autre code HTML à des contenus en langage naturel. En d’autres termes, alimenter son site web en contenus utiles, non mercantiles et viraux permet d’améliorer son référencement. Et, dans ce domaine comme dans tant d’autres, la qualité prime. Google, toujours lui, ne s’y est pas trompé : il a l’hiver dernier affiné son algorithme pour ne retenir que les pages web les plus qualitatives. Désormais, pour avoir une chance d’apparaître dans les premiers résultats de l’incontournable moteur, il va falloir miser sur la qualité et l’authenticité de l’information proposée à ses lecteurs-visiteurs-acheteurs.

Moralité : s’il veut avoir une chance d’augmenter ses ventes en ligne de chaussures de hand-ball, le commerçant de Grenoble va devoir aussi raconter des histoires autour de ses produits. Faire de la publicité indirecte, et avant tout intelligente – en termes plus ronflants du « Content Marketing » – pour espérer être remarqué sur la Toile. En attendant une hypothétique alternative française ou européenne, à laquelle s’attelle ce jour Fleur Pellerin en réunissant ses homologues européens pour « préparer la stratégie de l’Europe en matière de numérique et d’innovation ». Vaste programme. On leur souhaite bien du plaisir…

* (GAFA : Google, Apple, Facebook, Amazon)

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