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Typographie : la force de caractère !

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Vous aviez encore des doutes sur l’importance d’une belle police de caractères ? Vous souhaitez convaincre votre collègue que mettre de la Comic Sans partout n’est pas une bonne idée ? Je vous propose de parcourir un rapide tour de l’histoire de la typographie, aussi instructif que divertissant !

En parcourant les articles de Tapas, de votre flux d’actualité LinkedIn ou de votre magazine préféré, avez-vous déjà eu un coup de cœur pour une typographie en particulier ? Moi oui ! Je n’évoque pas seulement les constructions et jeux graphiques avec des lettres, je vous parle d’une typographie si belle que c’est un plaisir de faire glisser son regard sur chacune des lettres qui forment des mots, puis des phrases et finalement des histoires

J’ose le dire : la typographie a bien trop souvent été négligée dans la conception graphique ! En print comme en web design, elle est reléguée au simple rang d’outil, mise de côté au profit de belles photos ou de couleurs flashy. Pourtant, ne parle-t-on pas de police de caractères ? Fichtre ! Deux termes sur trois sont impactants. Alors pourquoi tant de désamour ?

Je vous propose de vous guider au fil de ces lignes pour découvrir les faces cachées de la typographie, son histoire, son importance et surtout l’impact pour une marque !

Typographie : dans quel état j’erre ? (vous allez comprendre)

Avant de parler de typographie et de design, parlons rapidement d’Histoire et d’alphabet !
Si je vous pose la question de savoir combien d’alphabets existent dans le monde, vous hésiterez probablement : cinq, dix, peut-être une centaine ? Entre les variantes dans les écritures et les déclinaisons, le chiffre (approximatif !) est d’environ cinquante. Les spécialistes eux-mêmes ne sont pas tous d’accord.

Maintenant, si je vous demande le nombre de lettres que comporte notre alphabet, dit “Latin”, vous me répondrez avec certitude : 26 ! Mais le numéro gagnant est le 42, comme la réponse au sens de la vie (poke aux amateurs de romans de SF). Car s’il existe bien 26 lettres fondamentales, on oublie très souvent les 16 lettres propres, parsemées d’accents et de trouvailles graphiques en tous genres : à, â, æ, ç, é, è, ê, ë, î, ï, ô, œ, ù, û, ü, ÿ.

Des centaines d’années de développement de l’imprimerie aux quatre coins du monde ont considérablement allégé le travail des copistes en permettant une reproduction facile des écrits. Avant d’être l’art typographique, la typographie est le nom de la technique d’impression inventée par Gutenberg. Les caractères en plomb sont réunis dans ce qu’on appelle des cases, sur de grandes étagères inclinées. L’imprimeur n’avait qu’à piocher les caractères, les assembler et presser.

nico – Fotolia

La technique de base maîtrisée, les aspirations à rendre le résultat “beau” sont apparues sensiblement au même moment.

La typographie dans le design

Continuons notre périple à travers l’art typographique. Le design de caractères suit de très près l’évolution de l’informatique et des logiciels de mise en page. Avant cela ? Des typos iconiques, en faible nombre : Bodoni, Garamond, Helvetica… Des noms qui ne vous évoquent peut-être pas grand-chose. Pourtant, vous les trouvez absolument partout !

La Garamond

La Garamond (avec un d) inventée vers 1530 par Claude Garamont (avec un t) est la typographie la plus utilisée dans le monde éditorial ! Intemporelle, élégante, sobre… Elle a su traverser le temps sans encombre et ne cesse d’être une référence à la fois graphique et pratique : elle facilite la lecture grâce à son empattement guidant l’œil à la manière d’une ligne invisible.

Du côté symbolique, une typographie avec autant d’histoire et une structure graphique si stable (toujours une histoire d’empattement) est parfaite pour asseoir une marque et faire entrer dans l’inconscient des lecteurs toutes les valeurs de l’entreprise qui l’utilise. Ce n’est pas un hasard si on retrouve la Garamond dans le logo de l’Occitane.

Du côté symbolique, une typographie avec autant d’histoire et une structure graphique si stable (toujours une histoire d’empattement) est parfaite pour asseoir une marque et faire entrer dans l’inconscient des lecteurs toutes les valeurs de l’entreprise qui l’utilise. Ce n’est pas un hasard si on retrouve la Garamond dans le logo de l’Occitane.

L’Helvetica

Voilà une police de caractères plus moderne mais tout aussi iconique que la Garamond, créée en 1957 par Max Miedinger qui a souhaité atteindre l’harmonie optique la plus aboutie possible.

Et c’est réussi ! L’époque l’a adoptée, les designers aussi grâce encore une fois à une innovation technologique : l’inclusion de la police de caractères dans la linotype, une machine mêlant imprimerie et machine à écrire (je vous suggère d’aller faire un tour ici pour comprendre le fonctionnement de cette incroyable machine).

Comme la Garamond, l’Helvetica est intemporelle, élégante, sobre… et en même temps elle n’a rien à voir ! Des valeurs qui serviront des centaines de marques et d’applications, encore aujourd’hui en 2020. Petit florilège :

Que peut-on en déduire ? Que cette typographie traduit graphiquement à elle seule un message de solidité, de modernité, d’intemporalité. Ce n’est pas un hasard si les grandes marques de voitures et les compagnies aériennes l’utilisent en masse (au-delà de l’effet de mode).

L’ Arial

Cette typographie, vous la connaissez forcément aussi ! Créée en 1982, l’Arial avait pour but de détrôner l’Helvetica. D’un point de vue graphique, cela a été un échec, les graphistes l’ayant boudée massivement. D’un point de vue économique et écologique, pas mieux : c’est la police de caractère qui consomme le plus d’encre ! Pourtant, elle est partout, une fois encore grâce à une révolution technologique, et non des moindres : l’Arial a été implantée dans tous les nouveaux ordinateurs équipés de Windows dès les années 1990, ce qui fait d’elle la police de caractères la plus universelle.

Son côté pratique, au détriment du design, est le revers de la médaille. Elle est très peu utilisée par les grandes marques en dehors de la bureautique.

Et maintenant ?

L’amélioration des logiciels de PAO est grandement responsable de l’évolution de la typographie. À l’instar du web design, l’explosion de l’usage des smartphones a obligé les marques et designers à apporter un soin particulier dans le choix des typographies : lisibilité (technique) sur tous les écrans, lecture aisée pour limiter la fatigue oculaire, unité graphique des interfaces…

Et puisqu’une photo vaut mille mots, voici en guise de conclusion l’impact d’un mauvais choix de typo sur une marque :

 

La ressource pour aller plus loin

Identité & Réputation
et si on arrêtait de dire tous la même chose ?

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